La Transition Lydec-SRM Casablanca-Settat : Un Pari sur l’Avenir ou un Terrain Miné ?
Depuis le 1er octobre 2024, la région de Casablanca-Settat vit une transformation majeure avec le passage de témoin entre Lydec et la Société Régionale Multiservices (SRM). Ce changement marque la fin de la gestion de Lydec, une entreprise qui, pendant plus de 27 ans, a été au cœur des services de distribution d’eau potable, d’électricité et d’assainissement liquide. Cependant, cette transition ne se fait pas sans son lot de critiques, inquiétudes et défis. Plongée au cœur d’un bouleversement crucial pour des millions de citoyens.
Un Contexte Historique : Réforme et Régionalisation
La création de la SRM Casablanca-Settat s’inscrit dans une logique de réforme nationale du secteur de la distribution et du processus de régionalisation avancée. Elle symbolise une volonté politique forte de moderniser et décentraliser la gestion des services publics. Avec plus de 7 millions d’habitants répartis dans les préfectures de Casablanca, Mohammedia et sept autres provinces, l’enjeu est énorme.
Le modèle financier de la SRM repose sur un capital de 200 millions de dirhams, réparti entre l’État, les collectivités territoriales et l’ONEE. Cette structure est censée permettre à la SRM d’être un acteur économique indépendant, capable de mobiliser des investissements pour réhabiliter et renforcer les infrastructures locales.
Promesses et Réalité : Les Premiers Signes de Mécontentement
Alors que la SRM promet de résoudre de nombreuses problématiques accumulées sous Lydec, des inquiétudes majeures se font jour. L'un des points d’achoppement concerne la transition pour les employés de Lydec. Si la SRM assure que les droits des travailleurs seront respectés, y compris les salaires et avantages sociaux, la gestion de certains litiges juridiques en cours n’est pas encore entièrement clarifiée, ce qui génère des craintes pour la stabilité de l’emploi dans le secteur.
En parallèle, les citoyens expriment des doutes sur la continuité des services. Bien que la SRM ait annoncé que les tarifs et la facturation resteraient inchangés à court terme, l’incertitude plane sur la capacité de l’entreprise à maintenir la qualité des services dans un contexte d'augmentation rapide de la population et des besoins.
Investissements et Défis Techniques
La SRM Casablanca-Settat prévoit un programme d’investissements de 60 milliards de dirhams sur 30 ans pour moderniser les réseaux d’eau et d’électricité. Ce plan ambitionne de réhabiliter des infrastructures vétustes et de répondre aux besoins croissants d’une région en pleine expansion. Mais cet objectif ambitieux est confronté à des défis logistiques et financiers. Les disparités entre zones urbaines et rurales restent l’une des grandes préoccupations. Des zones plus isolées craignent de ne pas bénéficier des mêmes priorités d’investissement que les grands centres urbains comme Casablanca et Mohammedia.
Impact sur les Citoyens et Opportunités pour les Opérateurs
La création de la SRM est aussi une opportunité pour des entreprises innovantes, comme Prime Synergy Group, qui peuvent jouer un rôle crucial dans cette transformation. Avec une expertise dans l’intégration des technologies et des solutions numériques, Prime Synergy peut accompagner cette transition en optimisant la gestion des données et en assurant une transformation numérique de la distribution des services.
Une gestion centralisée des infrastructures permettrait de réduire les coûts, tout en améliorant la qualité des services pour les citoyens.
Un Avenir sous Surveillance
Bien que la SRM Casablanca-Settat soit perçue comme un modèle pour d’autres régions du Maroc, les critiques sur la transparence de la transition et les incertitudes sur l’efficacité à long terme des nouveaux gestionnaires restent au centre des débats. Toutefois, la société, dirigée par Youssef Ettazi, semble déterminée à répondre aux défis et à faire de la SRM un modèle d’excellence opérationnelle dans le secteur des services publics.
La transition de Lydec à la SRM marque une nouvelle ère pour la gestion des services publics au Maroc. Si le projet promet des améliorations significatives, il doit surmonter des doutes persistants sur sa capacité à combiner efficacité économique, justice sociale et développement durable. Un équilibre délicat qui décidera du succès ou de l’échec de cette transformation historique.